Rebecca West

" Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson". Romancière et Journaliste (1892-1953)

17 mars 2007

Exposition

L'association Conciliabules rassemble des femmes qui, un jour sur leur route, ont effectué un passage dans un centre d'hébergement femmes-enfants comme celui de La Charade dans le 3ème arrondissement de Lyon, ou L'Etoile à La Duchère ou bien encore VIFF SOS Femmes à Villeurbanne...

C'est dans cet espace de liberté, bulle légère, qu'ensemble, elles prennent le temps ...

Des vieux magazines, de la colle et des pinceaux,
et un décollage tranquille vers les terres de la création guidé par la plasticienne Katy Ollif
avec des escales, des vacances, une navigation entre papiers et cartons ...

Sur leur chemin, elles ont croisé La Maison des Passages, un espace convivial et transculturel qui a l'époque de la mondialisation et des bouleversements qui en résultent se propose d'être un pont vers l'autre, les autres. De cette rencontre a germé l'idée d'y présenter

l'exposition « Décollages » du 21 au 30 mars de 15h à 19h

Vernissage et "collages de mots" avec la participation de Louis Soret, colleur de notes musicales

le mercredi 21 mars à 18h30

à la Maison des Passages, 44 rue St Georges, 69005 Lyon

Cinéma et débat

Femmes Solidaires vous propose dans le cadre de la journée pour l'élimination de la discrimination raciale d'assister à la projection du documentaire "Allez, Yallah!" de Jean-Pierre Thorn.

Le thème du documentaire : au Maroc et en France, une poignée de femmes, musulmanes et non musulmanes, s'unissent pour combattre l'intégrisme religieux qui remet en cause leurs droits universels.

La projection aura lieu le mercredi 21 mars au Ciné 89 à Saint Priest.
Elle sera suivie d'un débat.

12 mars 2007

Femmes et vie publique

Lors des Rencontres Féministes des 20 et 21 janvier 2007, nous avons organisé un atelier-débat sur les thèmes de l'emploi et de la précarité.

En voici la restitution :

Le débat a été un peu compliqué. En effet, les personnes qui avaient préparé l’atelier souhaitaient aborder la place des femmes dans la vie publique par opposition à la vie privée, domaine dit privilégié des femmes, et ce de manière assez large : vie politique bien sûr mais aussi plus largement place des femmes dans l’espace public plus généralement.
Cela impliquait de s’interroger sur les transformations nécessaires pour que d’une part les femmes ne restent pas confinées dans des rôles de « mères » : prise en charge des enfants, puis des personnes âgées…
Cela impliquait aussi d’interroger les modèles masculins et féminins dans le couple, l’aménagement des espaces publics, des temps , des transports…
C’était donc très ambitieux et le temps imparti ne nous a pas permis de traiter l’ensemble de ces questions.

1)-C’est surtout la dimension « femmes et politiques » qui a été abordée.

Dans l’introduction au débat, il a été rappelé que les questions que se posent souvent les femmes dans ce domaine sont : Est-ce que nous sommes capables de ? Avons-nous le temps de ?

A partir de là, un petit débat s’est engagé :

Pourquoi les femmes devraient-elles mériter ce que les autres ont de droit ? La politique n’est pas un métier, avec une formation ; on n’est pas obligé d’avoir fait l’ENA. C’est une fonction qui demande des qualités que toute une chacune peut avoir.

Il a été souligné cependant une tendance à cantonner les femmes politiques dans certains domaines : les affaires sociales, l’éducation, les enfants…Comment réagir face à cette tendance. Certaines pensaient qu’il suffisait d’imposer un rapport de force pour obtenir d’autres responsabilités. D’autres revendiquaient aussi ces domaines comme des domaines nobles à revaloriser.

Il faut arriver à se faire une place, à poser des actes, à s’imposer. C’est parfois dur et une élue a donné l’exemple des difficultés qu’elle a se faire reconnaître pour être candidate sur Lyon. Elle a souhaité un soutien.

On a aussi évoqué l’importance d’aller chercher les femmes qui restent parfois plus dans le domaine associatif et de les faire rencontrer la politique en les invitant à des assemblées comme les conseils municipaux…

Enfin, certaines ont soulevé la question de quelle démocratie, quelle vie politique on voulait mettre en place. La démocratie, comme l’a rappelé Françoise Collin, s’est construite comme un pouvoir des frères, remplaçant le pouvoir du père (la monarchie). Il est très dur d’y trouver une place en temps que femmes. Mais il est aussi difficile d’y trouver une place quand on ne fait pas partie des élites. Elle est à reconstruire sur d’autres bases pour remotiver les unes et les autres à y participer.

2) Place des femmes dans la société

Un dossier avait été préparé sur la question de la répartition des temps :
la répartition des temps de travail domestique entre femmes et hommes,
la prise en charge des personnes dépendantes qui retombent toujours sur les femmes.

Le petit débat qui a suivi montrait la nécessité de développer des services publics dans ces domaines. Le coût serait important a-t-il été rappelé. Mais n’est-ce pas une priorité ? Faut-il plutôt des crèches d’entreprises, prises en charges par les collectivités, l’Etat, …Quel partenariat ?
Bien des questions ont été à peine effleurées : la question des bureaux des temps, celles des maternelles, celles de la prise en charge des personnes âgées, celle des transports qui jouent un rôle essentiel dans la vie des femmes (adaptabilité, sécurité.)
Enfin, nous avons parlé de l’imposition à la personne qui est un élément d’autonomie et de valorisation du travail des femmes.

Conclusion

Il faut développer des conditions de vie qui permettent aux parents de faire des choix, aux individu-e-s de s’investir : ce sont des services publics de la petite enfance et des personnes âgées, des transports publics de qualité, un statut de l’elu-e…

Travail, emploi, précarité

Lors des Rencontres Féministes des 20 et 21 janvier 2007, nous avons organisé un atelier-débat sur les thèmes de l'emploi et de la précarité.

En voici la restitution :

Synthèse des débats de l’atelier

Précarité
On considère que le travail est libérateur pour les femmes mais cela ne doit pas être n’importe quel travail. En effet, la précarisation actuelle du travail n’est pas synonyme de liberté pour les femmes.
On utilise même la précarisation des femmes pour faire pression sur le reste du monde du travail, pour mettre en place la précarité générale.
Cette précarité se développe partout : dans les entreprises, les services publics, les associations,…
Les employés précaires deviennent des salariés à part des autres ; on marginalise ainsi une partie des travailleurs dont les employeurs se servent pour faire peur aux autres.

Aides
Nous avons beaucoup débattu sur plusieurs aides : l’API, les Allocations familiales et le RMI :
- sont-elles un réel moyen de solidarité ?
- servent-elles une politique de l’emploi pour avoir une réserve de salariés ?
- sont-elles un moyen pour une politique nataliste ?
Ces aides ont un effet paradoxal : elles poussent les femmes à rester à la maison. Cela a un fort impact pour elles en termes d’employabilité et de carrière. Le congé parental en est un flagrant exemple : la femme est censée retrouver un poste équivalent à son retour ; il s’agit souvent en réalité d’un placard ou d’un licenciement économique.
De surcroît, ces aides n’ont pas été accompagnées de politique de développement de l’emploi.

Salaires
Le salaire d’une femme n’est en aucun cas un salaire d’appoint ; les femmes ont droit au même travail et au même salaire que les hommes.
Il y a en revanche débat sur la salarisation du travail domestique. Certaines disent que c’est une régression car cela va pousser les femmes à retourner à la maison. D’autres pensent qu’il faut reconnaître le travail que les femmes effectuent au foyer.

Modes de garde
Pour soutenir l’emploi des femmes, il est nécessaire de développer les modes de garde collectifs des enfants (crèches et périscolaire) et des personnes dépendantes.

Syndicats
Nous voulons interpeller les syndicats sur les batailles à mener contre les emplois précaires, et particulièrement ceux des femmes, et sur la réactivation des commissions femmes dans les structures syndicales.


Revendications

Imposer le respect du code du travail et continuer à le développer pour plus de protection des salariés.

Répondre à l’urgence des femmes et des hommes en situation de précarité afin de leur permettre de vivre dignement.

En parallèle, mettre en place une politique de développement de l’emploi, qui permettrait de stopper la précarité, notamment avec la suppression du temps partiel imposé, majoritairement proposé aux femmes.

Revaloriser les conventions collectives des branches majoritairement féminines ; plus globalement imposer un rattrapage des salaires des femmes sur ceux des hommes et ajuster ce système aux pensions de retraite.

Imposer un même droit au travail pour toutes les femmes, qu’elles soient françaises ou issues de l’immigration.

Permettre aux familles de pouvoir faire garder leurs enfants dans un service public de la petite enfance qui reste à créer.

Interpeller les syndicats sur la situation des femmes dans le monde du travail et sur ce qu’ils pensent mettre en place dans ce domaine.

8 mars 2007

24 mars : Manifestation nationale contre les violences faites aux femmes

Les Faits
En France, une femme décède tous les trois jours sous les coups de son compagnon (Etude nationale des décès au sein du couple, Directions générales de la police nationale et de la gendarmerie nationale ; Bilan des 9 premiers mois 2006).
60% des appels nocturnes de Police secours à Paris concernent des violences conjugales (Enquête Droit des Femmes 1988).
48 000 femmes sont violées par an et seulement 8% portent plainte (Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France 2002).
Même si les évaluations nationales manquent, les associations féministes agissent auprès de nombreuses jeunes filles dans des situations de mariages forcés. « La violence à l'égard des femmes est un fléau répandu dans le monde entier dont souffre une femme sur trois en moyenne au moins une fois dans sa vie, selon un rapport du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, publié mardi 10 octobre 2006. » Le Monde 11 octobre 2006

Le Scandale
Et pourtant en France il n’existe pas, gravé dans le marbre de la loi, de politique de prévention systématique contre les violences faites aux femmes ni de prise en compte des violences psychologiques par exemple. La législation est parcellaire et incomplète.
En France on a pu afficher en 2000, au nom de l’humour, sur les panneaux publicitaires de nos villes : « Babette je la lie, je la fouette et parfois elle passe à la casserole… » Il s’agit de crème fraîche mais ça vous fait penser à quoi ?
Ce scandale va-t-il encore durer longtemps ? La société ne doit-elle pas se donner de véritables moyens de lutte contre les violences faites aux femmes ?
Autre scandale : des dirigeantes d’associations sont attaquées : la présidente et de la directrice de l’association Sedire de Dunkerque sont poursuivies pour soustraction « d’enfant par ascendant des mains de la personne chargée de sa garde », après avoir mis en sécurité une femme, mère de 3 enfants, victime de violences graves.
Et pourtant, ces associations remplissent des missions de service public. Elles ont du mal à fonctionner puisque leur budgets ne sont jamais assurés et règulièrement revus à la baisse. Et maintenant les directions de ces associations peuvent être menacées par des attaques en justice !
Cette attaque risque de mettre en péril toutes les structures de solidarité mises en place par le Mouvement féministe. C'es notre bien commun qui est visé, ce qui est inacceptable.

Egalitaire et Démocratique, notre Pays ?
Ces violences se passent en France aujourd'hui, dans le pays qui se veut toujours le fer de lance de la défense des droits humains. Leur ampleur, très tôt mise en lumière par les associations, a été corroborée par l'Enquête Nationale sur les violences envers les femmes en France de 2002.
Ces violences ne sont-elles pas une atteinte à la démocratien au principe d'égalité femmes/ hommes ? Elles sont en fait le point extrême de toutes les discriminations et oppressions à l'encontre des femmes et sont le moyen de contrôle social sur elles. Elles ont lieu, sensiblement dans les mêmes proportions, dans tous les milieux, toutes les classes sociales (Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France 2002).

La Manifestation
Le 24 mars aura lieu une manifestation nationale sur les violences faites aux femmes.
Cette manifestation portera sur :
- la défense de la présidente et de la directrice de l'association Sedire de Dunkerque
- la prise en compte réelle de la proposition de loi cadre contre les violences à l'encontre des femmes élaborée par le Collectif national pour les droits des femmes qui vise, à l'instard de la loi espagnole, à intégrer dans un même texte les apects préventifs, d'information, de solidarité, judiciaires, financiers, de prévention de la récidive,... qui sont à l'heure actuelle absents de la législation
- la nécessité d'un Ministère d'Etat à l'égalité femmes hommes disposant de réels pouvoirs transversaux dans l'ensemble des ministères. celui-ci devra être doté des moyens correspondants à l'ampleur et à la diversité de sa tâche.

Cette manifestation est à l'initiative de : Collectif national pour les droits des femmes, Fédération nationale Solidarité Femmes, Mouvement Français pour le Planning Familial, Collectif féministe contre le viol, Femmes Solidaires
Avec le soutien de : Elu/es contre les violences faites aux femmes et Groupe pour l'Abolition des mutilations sexuelles

Nous appelons à un rassemblement à Lyon, Place Bellecour, le 24 mars à 14h30.

4 mars 2007

Manifestations pour la Journée Internationale des Femmes

Voici quelques manifestations organisées dans la région lyonnaise qui ont retenues notre attention :

Du 5 au 9 mars, au Théâtre Astrée de Villeurbanne : exposition itinérante "l'Autre moitié de la science", réalisée par la Fondation IDIS (Naples) dans le cadre de la semaine européenne de la culture scientifique et technologique organisée par la commission européenne ; cette exposition s'adresse principalement aux jeunes (filles et garçons) pour qu'ils prennent connaissance de la contribution importante des femmes de sciences dans les domaines des mathématiques, de la physique, de la cristallographie et de la biologie...

Du 5 au 19 mars à l'Atrium de la Mairie du 8ème arrondissement de Lyon : exposition photographique "les Grandes Résistantes Contemporaines" de Pierre-Yves Ginet ; vernissage le 6 mars à 18h30 suivi d'une conférence à 19h de Marie-Jo Chambart de Lauwe.

Mercredi 7 mars dans le local d'El Aula, 45 rue Raulin, dans le 7ème arrondissement : rencontre à 20h sur le thème "l'Amérique latine au féminin : regards d'avenir, espoirs, société, identité, intégration" organisée par les associations Echos d'Amérique latine, El Aula et Kashim

Théâtre "Les Monologues du Vagin" et débat

Femmes Solidaires vous propose d'assister à cette pièce de théâtre, d'après le recueil d'Eve Ensler.
Elle sera interprétée par la Compagnie Théâtrale l'Entracte à la MJC de Saint Priest, 23 rue du 8 mai.

Vendredi 9 mars à 20h30 suivi d'un débat avec la participation de Madame Lilane Daligand, psychiatre, expert auprès des tribunaux pour toutes les formes de violence

Samedi 10 mars à 20h30, sans débat

Théâtre et Rencontre "Celles qui vivent..."

Cette pièce a été créée par la Compagnie Imaginoir, mise en scène par Cyril Tournier d'après "Récits de femmes" de Dario Fo et Franca Rame.
Les quatre textes, "Prologue", "Une femme seule", "Le réveil", et "Nous avons toutes la même histoire", regroupent ce qui caractérise les questions de la condition féminine : la sexualité , l'avortement, la "double exploitation" à la maison et à l'usine ou encore la solitude de la femme d'intérieur.

Trois représentations auront lieu au Théâtre Astrée, Campus de la Doua, 6 avenue Gaston Berger, à Villeubanne :
mardi 6 mars à 20h30
mercredi 7 mars à 19h30
jeudi 8 mars à 20h30

A l'issue de la représentation du mercredi aura lieu une rencontre salle 132 en présence de Cyril Tournier, le metteur en scène, Christine Charretton, chargée de la Mission Egalité à l'Université Lyon 1, Dominique Daures, déléguée régionale aux Droits des Femmes, Anne Charmasson et Sylvie Frenillot du Mouvement Français du Planning Familial du Rhône.

Conférence "Quand la science les filles"

L'association Les Lyonnes vous invite à une conférence-projection
lundi 5 mars de 18h30 à 21h
à l'Hôtel de Ville de Lyon, 1 place de la Comédie, dans le premier arrondissement de Lyon.

Cette conférence sera animée par Christine Détrez, maitresse de conférence à l'ENS de Lyon.

Elle parlera de la construction sociale du corps à travers le décryptage d'encyclopédies destinées à la jeunesse, qui présentent l'anatomie et le fonctionnement du corps humain.
A l'aide de projections des différents croquis utilisés dans ces ouvrages, Christine Détrez démontre et analyse comment les stéréotypes négatifs concernant les femmes continuent à se propager et cela avec la caution des scientifiques et des médecins associés à ces publications.
Les illustrations elles-mêmes véhiculent et incarnent ces stéréotypes en toute "innocence", qui confinent le plus souvent au ridicule. La présentation qu'en fait Christine Détrez est souvent très drôle, mais il est cependant inquiétant de voir que le chemin est encore long pour que l'image de la femme soit traitée à l'égal de celle de l'homme.

1 mars 2007

Conférence de presse

Suite aux Rencontres Féministes de janvier et dans le cadre de la journée du 8 mars, nous organisons une conférence de presse ouverte au public
le lundi 5 mars à 11h
Elle aura lieu à la Brasserie Paulaner, 4 rue de la Barre (2ème arrondissement de Lyon).
Lors de cette conférence de presse, nous exposerons nos différentes revendications, issues du travail des ateliers des Rencontres Féministes, concernant la situation actuelle des femmes et interpellerons les candidat-e-s aux élections afin qu'ils apportent des réponses concrètes à nos revendications.