Rebecca West

" Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson". Romancière et Journaliste (1892-1953)

12 mars 2007

Travail, emploi, précarité

Lors des Rencontres Féministes des 20 et 21 janvier 2007, nous avons organisé un atelier-débat sur les thèmes de l'emploi et de la précarité.

En voici la restitution :

Synthèse des débats de l’atelier

Précarité
On considère que le travail est libérateur pour les femmes mais cela ne doit pas être n’importe quel travail. En effet, la précarisation actuelle du travail n’est pas synonyme de liberté pour les femmes.
On utilise même la précarisation des femmes pour faire pression sur le reste du monde du travail, pour mettre en place la précarité générale.
Cette précarité se développe partout : dans les entreprises, les services publics, les associations,…
Les employés précaires deviennent des salariés à part des autres ; on marginalise ainsi une partie des travailleurs dont les employeurs se servent pour faire peur aux autres.

Aides
Nous avons beaucoup débattu sur plusieurs aides : l’API, les Allocations familiales et le RMI :
- sont-elles un réel moyen de solidarité ?
- servent-elles une politique de l’emploi pour avoir une réserve de salariés ?
- sont-elles un moyen pour une politique nataliste ?
Ces aides ont un effet paradoxal : elles poussent les femmes à rester à la maison. Cela a un fort impact pour elles en termes d’employabilité et de carrière. Le congé parental en est un flagrant exemple : la femme est censée retrouver un poste équivalent à son retour ; il s’agit souvent en réalité d’un placard ou d’un licenciement économique.
De surcroît, ces aides n’ont pas été accompagnées de politique de développement de l’emploi.

Salaires
Le salaire d’une femme n’est en aucun cas un salaire d’appoint ; les femmes ont droit au même travail et au même salaire que les hommes.
Il y a en revanche débat sur la salarisation du travail domestique. Certaines disent que c’est une régression car cela va pousser les femmes à retourner à la maison. D’autres pensent qu’il faut reconnaître le travail que les femmes effectuent au foyer.

Modes de garde
Pour soutenir l’emploi des femmes, il est nécessaire de développer les modes de garde collectifs des enfants (crèches et périscolaire) et des personnes dépendantes.

Syndicats
Nous voulons interpeller les syndicats sur les batailles à mener contre les emplois précaires, et particulièrement ceux des femmes, et sur la réactivation des commissions femmes dans les structures syndicales.


Revendications

Imposer le respect du code du travail et continuer à le développer pour plus de protection des salariés.

Répondre à l’urgence des femmes et des hommes en situation de précarité afin de leur permettre de vivre dignement.

En parallèle, mettre en place une politique de développement de l’emploi, qui permettrait de stopper la précarité, notamment avec la suppression du temps partiel imposé, majoritairement proposé aux femmes.

Revaloriser les conventions collectives des branches majoritairement féminines ; plus globalement imposer un rattrapage des salaires des femmes sur ceux des hommes et ajuster ce système aux pensions de retraite.

Imposer un même droit au travail pour toutes les femmes, qu’elles soient françaises ou issues de l’immigration.

Permettre aux familles de pouvoir faire garder leurs enfants dans un service public de la petite enfance qui reste à créer.

Interpeller les syndicats sur la situation des femmes dans le monde du travail et sur ce qu’ils pensent mettre en place dans ce domaine.

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