Rebecca West

" Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson". Romancière et Journaliste (1892-1953)

12 mars 2007

Femmes et vie publique

Lors des Rencontres Féministes des 20 et 21 janvier 2007, nous avons organisé un atelier-débat sur les thèmes de l'emploi et de la précarité.

En voici la restitution :

Le débat a été un peu compliqué. En effet, les personnes qui avaient préparé l’atelier souhaitaient aborder la place des femmes dans la vie publique par opposition à la vie privée, domaine dit privilégié des femmes, et ce de manière assez large : vie politique bien sûr mais aussi plus largement place des femmes dans l’espace public plus généralement.
Cela impliquait de s’interroger sur les transformations nécessaires pour que d’une part les femmes ne restent pas confinées dans des rôles de « mères » : prise en charge des enfants, puis des personnes âgées…
Cela impliquait aussi d’interroger les modèles masculins et féminins dans le couple, l’aménagement des espaces publics, des temps , des transports…
C’était donc très ambitieux et le temps imparti ne nous a pas permis de traiter l’ensemble de ces questions.

1)-C’est surtout la dimension « femmes et politiques » qui a été abordée.

Dans l’introduction au débat, il a été rappelé que les questions que se posent souvent les femmes dans ce domaine sont : Est-ce que nous sommes capables de ? Avons-nous le temps de ?

A partir de là, un petit débat s’est engagé :

Pourquoi les femmes devraient-elles mériter ce que les autres ont de droit ? La politique n’est pas un métier, avec une formation ; on n’est pas obligé d’avoir fait l’ENA. C’est une fonction qui demande des qualités que toute une chacune peut avoir.

Il a été souligné cependant une tendance à cantonner les femmes politiques dans certains domaines : les affaires sociales, l’éducation, les enfants…Comment réagir face à cette tendance. Certaines pensaient qu’il suffisait d’imposer un rapport de force pour obtenir d’autres responsabilités. D’autres revendiquaient aussi ces domaines comme des domaines nobles à revaloriser.

Il faut arriver à se faire une place, à poser des actes, à s’imposer. C’est parfois dur et une élue a donné l’exemple des difficultés qu’elle a se faire reconnaître pour être candidate sur Lyon. Elle a souhaité un soutien.

On a aussi évoqué l’importance d’aller chercher les femmes qui restent parfois plus dans le domaine associatif et de les faire rencontrer la politique en les invitant à des assemblées comme les conseils municipaux…

Enfin, certaines ont soulevé la question de quelle démocratie, quelle vie politique on voulait mettre en place. La démocratie, comme l’a rappelé Françoise Collin, s’est construite comme un pouvoir des frères, remplaçant le pouvoir du père (la monarchie). Il est très dur d’y trouver une place en temps que femmes. Mais il est aussi difficile d’y trouver une place quand on ne fait pas partie des élites. Elle est à reconstruire sur d’autres bases pour remotiver les unes et les autres à y participer.

2) Place des femmes dans la société

Un dossier avait été préparé sur la question de la répartition des temps :
la répartition des temps de travail domestique entre femmes et hommes,
la prise en charge des personnes dépendantes qui retombent toujours sur les femmes.

Le petit débat qui a suivi montrait la nécessité de développer des services publics dans ces domaines. Le coût serait important a-t-il été rappelé. Mais n’est-ce pas une priorité ? Faut-il plutôt des crèches d’entreprises, prises en charges par les collectivités, l’Etat, …Quel partenariat ?
Bien des questions ont été à peine effleurées : la question des bureaux des temps, celles des maternelles, celles de la prise en charge des personnes âgées, celle des transports qui jouent un rôle essentiel dans la vie des femmes (adaptabilité, sécurité.)
Enfin, nous avons parlé de l’imposition à la personne qui est un élément d’autonomie et de valorisation du travail des femmes.

Conclusion

Il faut développer des conditions de vie qui permettent aux parents de faire des choix, aux individu-e-s de s’investir : ce sont des services publics de la petite enfance et des personnes âgées, des transports publics de qualité, un statut de l’elu-e…

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